Les petites cuillères

La femme et l'homme s'allongent sur le côté, l'homme dans le dos de la femme, qu'il pénètre vaginalement. Si l'homme se plaque contre le dos de sa compagne, l'image de deux petites cuillères emboîtées est évidente.

Cette position présente de grands avantages : comme les deux partenaires sont couchés confortablement, ils peuvent prendre tout leur temps, l'une pour s'abandonner, l'autre pour caresser et embrasser. Les mains de l'homme atteignent les seins, le ventre, le sexe. S'il s'écarte un peu, il peut caresser le dos, les reins, les hanches, les fesses.

N'étant pas contraint à un va et vient rapide pour occuper le temps, l'homme peut profiter de cette position pour s'entraîner à maîtriser son éjaculation : grâce à des mouvements lents doux, ne provoquant qu'une excitation faible, il habituera son organisme aux sensations vaginales. Dans cette position où l'on peut prendre son temps pour jouer avec des nuances de sensations, l'apprentissage est possible, alors qu'il est difficile dans d'autres où l'excitation est plus vive.

Les femmes qui aiment cette position parlent de leur plaisir à se laisser faire, à sentir leur corps se détendre progressivement sous la main de l'autre : elles ont le temps de se vider de leurs soucis quotidiens, se trouvent plus libres de se concentrer sur leur excitation, et de sentir leur désir les envahir peu à peu.

Certaines, cependant, n'aiment pas tourner le dos à leur partenaire, ou, au bout d'un moment, ont envie de passer à l'action, de caresser et d'embrasser à leur tour, de se frotter contre le corps de l'homme. Cette position est donc en général une étape, au début du jeu amoureux. Elle peut être aussi amenée par l'obésité de l'un des deux ou la grossesse de la femme.

 

Prendre ses jambes à son cou

Les analphabètes de l'amour croient que "prendre ses jambes à son cou" signifie détaler à toute vitesse. Pas du tout ! Dans les relations sexuelles, un homme qui désire une femme, prend ses jambes à son cou absolument pas pour s'enfuir, mais, bien au contraire, afin d'être plus intimement proche d'elle. La preuve…

L'homme s'assied jambes étendues ; il penche un peu le tronc en arrière, appuyé sur les mains. Il doit être confortablement installé, pour que la position reste agréable tout au long du jeu : un tapis moelleux, ou carrément le lit, sont préférables au carrelage. Quant au parquet, il est à éviter, à cause des échardes.

La femme vient s'asseoir sur lui en se faisant empaler afin d'avoir un point d'arrimage solide avec le corps de son partenaire. Dans ces conditions, elle peut se laisser aller en arrière, en prenant appui sur ses mains, elle aussi, tout en relevant les jambes, jusqu'à les poser sur les épaules de son compagnon. Un petit temps d'ajustement est en général nécessaire pour que le couple trouve l'inclinaison des bustes qui rend possible le maintien de la position pendant de longues minutes.

La femme mène la danseQuand on est ainsi emboîtés, les mains et les bras sont indisponibles, et l'homme est bloqué dans ses capacités de mouvement. C'est donc essentiellement la femme qui peut agir. Certaines préfèrent alors balancer leur bassin en creusant alternativement le ventre, puis les reins : la qualité du contact entre la verge et le vagin donne des sensations qu'on peut moduler grâce à la douceur des mouvements. Il faut savoir prendre son temps, et, pourquoi pas, fermer les yeux pour sentir l'excitation irradier son sexe et gagner, en ondes lentes, tout le ventre, puis les cuisses, avant de tétaniser peu à peu les muscles.

D'autres femmes sont plus sensibles au va-et-vient. En prenant appui sur le sol avec leurs mains, et sur les épaules de l'homme avec leurs jambes, elles soulèveront et abaisseront leur bassin afin de faire coulisser la verge dans leur ventre.

 

Le cheval renversé

Le cheval renversé est une position qui permet une multiplicité de jeux sensuels et érotiques, tantôt plus confortables et détendus, tantôt plus vifs dans l'excitation. C'est ce qui en fait tout l'attrait.

La femme peut chevaucher l'homme couché sur le dos, et, au lieu de lui faire face comme dans la position d'Andromaque, lui tourner le dos : elle s'assied sur son ventre tout en guidant la pénétration, et celle-ci peut être très profonde.

La femme a le choix de rester ainsi, le buste vertical, les mains libres pour caresser les testicules de son partenaire, ou l'intérieur de ses cuisses. Elle-même se laisse caresser le dos, les hanches, les fesses. Des mouvements légers de redressement sur les cuisses soulèvent son tronc et provoquent un va-et-vient du vagin le long de la verge.

Elle peut aussi se renverser en arrière, prenant appui sur ses deux bras, les mains de chaque côté de la tête de l'homme, les cuisses plus ou moins relevées : l'homme peut ainsi caresser plus facilement sa poitrine, son ventre, son clitoris, afin d'accompagner le rythme de son excitation.

Une autre variante consiste, au contraire, pour la femme à se pencher en avant, jusqu'à s'appuyer sur les deux bras, ses mains placées au niveau des pieds de son partenaire. Elle peut alors se concentrer sur les sensations qu'elle se crée en jouant du va-et-vient sur le sexe de son compagnon.

 

Celui qui reste à la maison

On appelle ainsi, dans les Kama Sutra (Aphorismes sur l'Amour), une position où la femme déplace son bassin et où l'homme suit ses mouvements en s'efforçant de maintenir sa verge dans son vagin, c'est-à-dire, en somme, en essayant de "rester à la maison" !

Tout d'abord, la femme est allongée sur le dos, cuisses écartées. L'homme est à quatre pattes au dessus d'elle, les genoux entre ses cuisses à elle.

La femme, prenant appui sur ses épaules et sur ses pieds, soulève son bassin et se fait pénétrer. Une fois les partenaires accouplés, le mouvement peut commencer.

La femme fait onduler ses hanches, jouant avec les sensations que procurent les déplacements de la verge en elle et l'excitation de son clitoris.

Elle peut s'agripper aux épaules de son compagnon, ou bien à ses reins ; se serrer comme si elle arrimait son sexe au sien, ou éloigner son bassin, comme si elle voulait se détacher. Elle peut rester arquée au maximum, ou se détendre et ramener ses fesses pratiquement jusqu'à se poser.

Comme le principe est que l'homme ne doit pas sortir totalement du vagin, il doit, lui aussi, mouvoir ses hanches, en cherchant à accompagner les déplacements du bassin de la femme.

Attentifs l'un à l'autre, aux mouvements de l'autre, à leurs propres sensations érotiques génitales, les deux corps dansent, s'écartant et se rapprochant, se fuyant et se retrouvant, sur un rythme dont les variations font tout l'attrait : trop lent et provoquant la frustration, régulier et faisant monter la tension, rapide pour des sensations plus aiguës.

Il s'agit donc d'une position où la complicité entre les partenaires est primordiale, avec l'envie, pour l'un comme pour l'autre, de prendre son temps et de trouver le plus grand plaisir possible dans le jeu, en variant les tensions et les excitations.

 

Tape-cul

Un coup en haut, un coup en bas, un coup en haut… Projeté(e) en position haute, on décolle de la planche, comme une crêpe, puis, d'un coup de rein vigoureux on redescend à terre. Souvenez-vous de cette balançoire de votre enfance pour la transformer en jeu amoureux et expédier votre partenaire dans les hauteurs du 7 ème ciel !

Il est des postures amoureuses où chacun oeuvre au plaisir de son amant, et où la passivité n'est pas permise. Dans la posture du tape-cul, c'est à chacun son tour d'agir. Avant tout un jeu, cette posture, qui fait travailler les muscles abdominaux, permet des variations, au gré de votre excitation et de votre plaisir.

Au sol ou sur un lit, les deux amants s'installent face à face, et allongent leurs jambes en position écartée. Pour plus de commodité, les jambes de la femme sont au-dessus de celle de l'homme, son bassin légèrement en bascule vers le haut. Ainsi placés, les amants étendent leurs bras en avant jusqu'à ce que leurs doigts se joignent, et s'attirant l'un l'autre rapprochent leur fesses de façon à ce que leurs sexes se touchent.

Pour commencer, la femme repose ses épaules par terre ou sur sa couche, l'homme reste en position assise, le buste redressé ; les amants se tiennent par les mains, leurs bras sont tendus. Après avoir lubrifié son pénis avec de la salive, l'homme l'introduit dans le vagin de sa compagne qui, dans cette position, est grand ouvert. Puis, sans jamais lâcher les mains de sa partenaire, il se laisse à son tour tomber en arrière, tandis que la femme, aidée par la traction de ses bras, redresse son buste : du fait de la tension musculaire des abdominaux et du périnée, le vagin se resserre sur le pénis, ce qui augmente la friction de celui-ci sur la face interne du sexe féminin, et rend le coït d'autant plus voluptueux.

 

La fleur éclatée

Fruits ou fleurs, c'est souvent ainsi que le langage poétique de l'Anagaranga 1 désigne les postures amoureuses. Pour les poètes André Breton et Paul Eluard, la fleur éclatée devient une orchidée. Est-ce parce qu'avec ses pétales en forme de petites lèvres, elle évoque une vulve offerte ? Quoi qu'il en soit, vous n'aurez aucune difficulté à réaliser ce tableau floral qui vous permet de vous observer mutuellement pendant l'accouplement.

Etendue sur le dos, la femme replie les jambes sur son ventre jusqu'à ce que ses genoux s'approchent des seins. L'homme s'agenouille au-dessus d'elle et la pénètre doucement. Les pieds de la femme sont placés de part et d'autre des reins de son partenaire.

Dans cette posture, l'homme, qui n'a pas besoin de ses mains pour maintenir l'équilibre, peut câliner ou contempler comme il le désire le visage, les épaules ou les seins de la femme aimée, ajoutant à l'excitation sexuelle la sensualité de ses caresses et de ses attouchements. La femme, libre aussi de ses mouvements de mains aura plaisir à tenir la tête de son amant, et caresser ses bras ou ses épaules. C'est donc une union très tendre que propose cette fleur éclatée.

Le mouvement de va-et-vient stimule le clitoris, grâce aux frottements sur celui-ci de la base du pénis. L'angle de pénétration de la verge la met en contact avec la paroi frontale du vagin, une zone particulièrement sensible du sexe féminin, dont l'excitation pourra conduire la femme à l'orgasme.

La femme, au cours de l'étreinte, exerce, si elle le souhaite, quelques mouvements d'oscillation du bassin dont le rythme sera calqué sur celui de l'homme, dans un “tangage” délicieusement érotique. L'homme, guidé par les manifestations de plaisir de sa partenaire, bouge librement en variant la cadence et la profondeur de la pénétration, puis, se laissant emporter par le flot des sensations, accélère son balancement jusqu'au “bouquet” final.