Pourquoi les femmes ont-elles caché si longtemps - et cachent encore - ce que les hommes désirent plus que tout chez elles : leur sexe. Enfoui sous de nombreuses couches de tissus, robes, jutons, culottes… le sexe de la femme ne s'expose jamais. Aujourd'hui encore, même vêtue d'un pantalon, une femme ne se laissera jamais aller à s'asseoir les jambes écartées, comme le font si souvent les hommes. Habillée d'une jupe, elle croisera les jambes, pour qu'aucun regard ne puisse se perdre en elle.

D'où vient ce regard que l'on porte sur la vulve, puisque c'est son nom ? Un regard empreint de répugnance autant que d'attirance. On parle de la moule, de la craquouse (L. F. Céline, "Mort à crédit"), plus souvent que de l'abricot ou de l'amande. Et les chansons grivoises ne manquent pas pour faire du sexe de la femme un synonyme de l'obscénité.

La femme découvrira à l'adolescence que son sexe se couvre de poils, coule et que du sang s'en échappe. Toute sa vie, il lui faudra pratiquer une gymnastique compliquée pour tenter d'observer cette partie cachée de son corps qui, seule, la différencie des hommes. Combien de femmes n'ont jamais pris une petite glace pour regarder leur sexe (elles ne peuvent le faire autrement) ?
Le sexe de la femme est-il à ce point tabou ? Combien de femmes vivent ainsi sans se connaître ?
Celle que la mère n'aura pas rassurée se posera de nombreuses questions sur la perte de sa virginité et la douleur qu'on y associe généralement.

Le sexe des femmes est une affaire de femmes. Les conseils seront chuchotés loin des oreilles des hommes, comme si en parler ouvertement pouvait attirer de quelconques malédictions. Les règles, même à l'âge adulte, sont soigneusement dissimulées et si une tache de sang vient souiller un pantalon, c'est un sentiment de honte qui envahira l'imprévoyante.

Lorsque la femme découvre que son sexe ne rebute pas son partenaire, elle se réconcilie alors pour de bon avec lui. Il pourra s'exposer librement sous le regard de l'homme, se laisser observer, admirer, caresser, aimer de la main et de la bouche. Pour son plus grand plaisir.